L’exposition 1944-Libération de Nozay présente des objets militaires et pièces d’uniformes fruit d’une trentaine d’années de collection. Souvent est posée la question : d’où tout cela vient-il ? Ces matériels proviennent de trouvailles chez des particuliers, de bourses au militaria, de dons. Et parfois de découvertes inattendues. En voici quelques histoires, car derrière chaque objet, il y a une histoire :L’exposition 1944-Libération de Nozay présente des objets militaires et pièces d’uniformes fruit d’une trentaine d’années de collection. Souvent est posée la question : d’où tout cela vient-il ? Ces matériels proviennent de trouvailles chez des particuliers, de bourses au militaria, de dons. Et parfois de découvertes inattendues. En voici quelques-unes, car derrière chaque objet, il y a une histoire.
Le fusil du forestier
Emmanuel, un forestier de l’Orne, m’a montré un jour ce mauser marqué DOT 1944, presque neuf, qui dormait dans son bureau. Une arme presque neuve trouvée par un aïeul au bord de la Seine près de Rouen, lors de la retraite de l’armée allemande après la défaite en Normandie à la fin de l’été 1944. A l’époque, j’ai pu récupèrer cette arme en échange d’une carabine de chasse. Elle reste aujourd’hui, vu son état, l’une des plus belles de la collection, désormais déclarée en préfecture pour que je puisse la conserver.

Le casque du musicien

Lors de l’exposition UNC 1944, Youenn, un musicien de Trentemoult (Loire-Atlantique), m’a expliqué qu’il avait chez lui un casque allemand, trouvé dans un blockhaus de Pornic par son père, avec un canon de mitrailleuse, en fin de guerre, avec lequel, gamin, il jouait. Le casque était resté dans la garage. J’ai pu le récupèrer et en effectuant un nettoyage léger pour ne pas l’abimer, j’ai découvert au crayon à papier le grade et le nom du propriétaire allemand, l’Obergefreiter Seeger, et un autre nom dans le fond du casque : Karwahr, sans savoir ce que sont devenus ces soldats.
La veste du prisonnier de Tambov
Ce blouson assez usagé (trous dans les coudes, boutons changés, épaulettes enlevées) a été trouvé par un Alsacien, Gabriel. Il m’explique que le blouson a été trouvé dans une malle avec du linge, et que la famille ignorait sa présence dans le grenier ou la grange. Le blouson vient d’un « Malgré-nous », prisonnier au camp de Tambov jusque dans les années 1946-47, et jamais sorti en collection. Gabriel me promet un nom et une photo. Et fini par les trouver : Le blouson vient d’un « Malgré-nous », Albert Eichenlaub

La caisse de bricolage

Elle dormait dans un fond de garage du Calvados : cette caisse métallique servait à transporter les grenades à manche. Ici avait stationné, près de la maison de ma grand-mère maternelle, une unité antiaérienne de la Luftwaffe. Après-guerre, la caisse a été réutilisée pour y mettre des outils. Oubliée dans un fond de grange, elle en est ressortie parce qu’une tante qui faisait du rangement s’est dit qu’elle pourrait m’intéresser, sans trop savoir ce que c’était.
Les bouteilles des artilleurs
Lorsque nous étions gamins, nous allions trainer dans de vieux blockhaus. En explorant ceux d’une unité de la flak (défense anti-aérienne) près d’un aérodrome à Saint-Gatien-des-Bois, nous avons trouvé un passage bétonné entre deux champs, sous une haie. S’y trouvaient une centaine de bouteilles en verre, jetées là pêle-mêle. Il s’agissait de bouteilles de bière allemandes, reconnaissables à leurs marquages. Dernière trace de passage de soldats qui battirent en retraite à l’arrivée de soldats belges dans le secteur de Trouville-sur-Mer, Calvados.

La pièce du soldat canadien

Cette pièce de 1 cent canadien datée de 1943, a été trouvée dans la terre juste à hauteur du Gué de Moissy, dans la poche de Falaise-Chambois, entre Calvados et Orne. C’est à cet endroit précis où les armées alliées et l’armée allemande ont mené la dernière bataille de Normandie. Or des unités canadiennes étaient présentes. En y marchant un jour je l’ai vu qui brillait dans le sol : 1 cent canadien de 1943 , tombé dans ce coin de l’Orne, en pleine fournaise de la bataille des haies. Pièce porte-bonheur ? Ce qui est certain, c’est qu’elle a voyagé dans la poche d’un soldat allié depuis le Canada.